APHAQUIE UNILATERALE DE L’ENFANT


Jean-Bernard WEISS
(Paris)

DET... Mathieu (81 0325) Obs. 009

Enfant né en 1981, consulte en juillet 1985 à l’âge de 4 ans, pour une cataracte unilatérale gauche constatée une semaine auparavant : VOD = 10/10 R2W1 VOG = perçoit la lumière

L’enquête étiologique est négative. Une enquête menée à partir de photographies plus ou moins récentes montre que les lueurs pupillaires des deux yeux étaient identiques. Le diagnostic posé est celui de cataracte unilatérale récente, sans cause évidente.

L’enfant est opéré de sa cataracte par le Dr Godde-Jolly en juillet 1985. Il est revu en janvier 1986, équipé avec une lentille cornéenne (adaptation au XV-XX) et d’un verre progressif sur l’œil gauche. Un prisme en press-on de 10 dioptries à base externe a été rajouté en raison d’une diplopie. La vision de l’œil opéré n’est que de 4/10.

Des exercices de coloriage pratiqués à la maison (amblyopie puis neutralisation) et la modification de la puissance des verres correcteurs aboutissent à une acuité visuelle de 7/10. La correction prismatique est diminuée puis supprimée.

En janvier 1989, l’enfant, alors âgé de 7 ans et 10 mois, présente un état très satisfaisant. La lentille est bien supportée, l’acuité visuelle est de 7/10, l’équilibre oculomoteur est parfait (0, 0'). Enfin, le test du "chat", stéréogramme à points aléatoires, est positif.

Ce résultat, presque parfait, est remarquable. il résulte de plusieurs facteurs :

1) La cataracte est apparue tardivement, à l’âge de 4 ans, alors que les visions monoculaire et binoculaire étaient normales

2) L’opération a été effectuée peu de temps après l’apparition de la cataracte. Le délai entre l’apparition de celle cataracte et l’opération a été très bref.

3) L’enfant a été très bien opéré, et le résultat anatomique est parfait.

4) La lentille a été adaptée très rapidement après l’intervention.

5) La mère a su persévérer, mettre en place la lentille tous les matins, et la remplacer quand elle était égarée. La coopération parentale a été exemplaire.

6) Le maintien de la binocularité, grâce au prisme et aux exercices de coloriage, a évité la neutralisation de l’œil aphaque ainsi qu’une déviation secondaire.

En résumé, ce cas montre qu’un schéma thérapeutique aussi complexe que multidisciplinaire peut aboutir à un résultat excellent quand les circonstances sont favorables.


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(Dernière mise à jour de cette page le 28/05/2006)